Continuum

Patterson Webster
Continuum  2020-2021
Roche, eau, arbres, bois, journaux, photographies
Collection de l’artiste

Cette installation en plusieurs parties s’étend sur un kilomètre de champ et de forêt. Inspiré par l’idée que la vie existe comme un continuum dans lequel chaque petit changement affecte ce qui suit, l’artiste met en évidence comment nous faisons chacun partie de ce processus et comment nos actions affectent notre environnement.

Élevé sur une petite table en bois au milieu d’un ancien champ agricole un cube en bois, 2 pieds de chaque côté. Le cube est gravé de lettres qui épellent “Continuum”, chaque lettre étant disposée dans un ordre différent sur chaque face du cube, illustrant le concept lui-même. Au bord d’un ruisseau, des restes d’équipement de fabrication de sirop d’érable découverts sur place relient cette installation à La cabane à sucre d’Orin, la section précédente de Au fil du temps.

Le sentier longe une pruche dont les côtés arrondis ont été supprimés, laissant au cœur central de l’arbre un carré debout, prêt à servir de poutre ou à être découpé en planches. En retrait de l’arbre taillé en carré se trouvent les côtés arrondis qui ont été supprimés.

Le sentier s’engage dans un coteau boisé où des érables centenaires, que l’artiste considère comme des Aînés, marquent le chemin. Près d’un aîné se trouve un rocher que l’artiste a foré pour dessiner la forme d’une graine d’érable, ou samara, un motif qui suggère la croissance et le renouvellement contrairement aux arbres anciens qui l’entourent. D’autres Aînés, dont certains près de la mort, se tiennent à côté d’un ancien chemin de ferme qui mène à un bassin creusé. Deux rochers forés en forme de samara reposent au bord du bassin; sur la colline au-dessus, des rochers disposés selon le même schéma forment le “positif” des trous forés “négatifs”, créant une tension entre la présence et l’absence, le mouvement et la croissance implicites dans l’image d’une graine et l’immobilité et la permanence des rochers eux-mêmes.

Le chemin entre dans le champ agricole où Continuum a commencé. Ici, l’artiste a planté des jeunes érables autour d’un tronc d’érable sans membres enfermé dans une colonne de plexiglas clair. Le tronc d’arbre est recouvert d’un collage de pages arrachées à des catalogues de ventes aux enchères qui montrent des peintures d’arbres dans des bois et des jardins et de coupures de journaux qui montrent la hausse et la baisse des cours boursiers. Les reproductions de peintures canadiennes emblématiques de la nature, dont beaucoup ont été réalisées par des membres du Groupe des Sept, sont bien visibles dans le collage.
La dernière section de Continuum mène à travers une allée naturelle d’épicéas. Le long du chemin se trouvent des troncs d’arbres dont la hauteur diminue au fur et à mesure que le chemin descend la colline; la dernière paire est à peine visible, suggérant un processus de dépérissement et de décomposition.

Tout au long de Continuum, des souches d’arbres et des rochers offrent des endroits où s’asseoir. Les érables à différents stades de croissance et de dépérissement sont présentés comme une source de nourriture et d’abri pour les animaux et les êtres humains, comme des matériaux de construction et comme une force génératrice d’art et de commerce. Vu aux côtés de l’eau en mouvement et des roches statiques, ils incarnent le thème du Continuum, créant un sentiment de débuts, de milieux et de conclusions qui recommencent.