Cabane à sucre d’Orin

Patterson Webster
Cabane à sucre d’Orin /em>   2015–2018
Tôle ondulée, pin, granit, ardoise, pierre, canettes métalliques et débris

Cette installation sensible au site commémore le travail physique effectué sur le terrain ainsi que les travailleurs eux-mêmes. Le titre honore Orin Gardner, un agriculteur qui a travaillé sur la terre pendant de nombreuses années, fabriquant du sirop d’érable chaque printemps. À l’aide d’artefacts de cette époque – un mur de pierre moussu, une table bouillante, des canettes et des tuyaux – l’artiste révèle la persistance du passé dans le présent. Une feuille d’étain en lambeaux, en forme de V inversé et suspendue dans les airs, évoque le toit d’une cabane à sucre typiquement québécoise, créant une impression fantomatique du bâtiment qui s’élevait autrefois sur le site.

Centrée sous le toit, la marmite est élevée comme un autel, transformation suggérée par l’inscription sur le seuil en dalles de granit du site : « Les dieux se voient exister du fait de l’existence de leurs autels ». Cette citation du philosophe stoïcien grec Chrysippe rappelle la formation philosophique de l’artiste et relie cette œuvre aux pièces précédentes de Timelines.
Pour reconnaître la foi chrétienne d’Orin Gardner, l’artiste a suspendu une vieille planche de pin au-dessus du sentier, mettant entre parenthèses le nom de l’installation avec deux christogrammes, symboles créés en combinant les lettres grecques iota (I) et eta (H), les deux premières lettres de “Jésus.”

Autour du site, une soixantaine de feuilles d’érable en tôle surdimensionnées suspendues à des conifères rappellent les érables qui dominaient autrefois cette partie de la forêt. Les feuilles, dont la taille varie de 2 à 4 pieds, se tordent et tournent dans la brise, leurs notes musicales rappelant le son des cloches sur les harnais des chevaux conduits par Orin.